Charles MONIER
chevalier souriant

 

Il y a 50 ans, le 3 mars 1953, Charles Monier disparaissait , à l’âge de 33 ans, au cours d’un essai sur le Mystère II 01. Le 10 avril 2003, un hommage lui a été rendu sur la base aérienne 125 d’Istres.

Pilote au sein des Forces Aériennes Françaises Libres pendant la guerre, Charles Monier devient, à partir de 1949, pilote d'essai pour les avions Dassault, aux côtés de Paul Boudier et Constantin Rozanoff.
Il contribue ainsi à la mise au point des Ouragan, Mystère II et Mystère IVA.

En 1965, la base aérienne d'Istres prend le nom de "Charles Monier".



« Type de l'excellent pilote en qui l'on peut avoir la confiance la plus absolue.
Moral à toute épreuve, résistance physique exceptionnelle, allant magnifique, habileté consommée.
A toujours fait plus que son devoir, en sachant rester un modèle de modestie. »

Ce n'est pas la dernière citation du pilote d'essais Charles Monier, après l'accident qui l'entraina dans la mort, à Istres, le 3 mars 1953. Non, il s'agit de celle qui lui fut décernée le 4 août 1945, à la fin d'une guerre pour laquelle il s'était engagé à dix-huit ans !
II avait combattu avec fougue dans les F.A.F.L., en Grande-Bretagne, en Libye, en Egypte et enfin au « Normandie-Niémen » sur le front russe, d'où son surnom de « Popoff ».
Rentré en France, chargé de décorations, sa maestria de pilote lui vaut une affectation au C.E.V. où il obtiendra son brevet de pilote d'essais, en mâme temps que la Légion d'honneur. On fui confie les plus récents prototypes de l'époque jusqu'à son entrée chez Dassault, comme second de Rozanoff, en 1949.
Carrière fulgurante pour ce passionné d'aviation ! Certes il était doué, particulièrement doué mais de tels résultats ne s'obtiennent pas sans une application, sans un travail soutenu et même parfois acharné.
Monier ne se dérobait devant aucune tâche. De ses succès il ne tirait pas gloire mais joie de vivre.
Ami de tous, d'une grande droiture, enjoué, il rayonnait tout en restant simple et bienveillant.
Aucun pilote pourtant n'aurait pu échapper au destin fatal, lors de son accident. Une stèle rappelle son sacrifice à l'endroit où il tomba à Istres... base d'essais qui est aussi base militaire, à laquelle on a donné son nom... le sait-on assez ?

                                         Texte J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 943 du 26 fevrier 1983